Son réalisme retient jamais ce sentiment d'un feu qui dévore. Cette sorte d'insensibilité du réalisme devient ainsi un puissant contrepoint à ce récit aussi sec que la passion et le désarroi des personnages sont poignants. La sécheresse du film, le refus de tout lyrisme, la vérité des acteurs non professionnels qui l'incarnent, le terreau documentaire dans lequel il s'enracine, contribuent à le rendre très attachant.
La mise en scène apaisée du quotidien, peu névrotique, pas théâtrale contribue à ce que la réalité nous parviennes sans être frontale. Ce sont les dos, les trois-quarts, les biais, les ellipses, les retranchements qui disent l'histoire, au prix de quelques lenteurs dispensables.
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