Monday, September 2, 2013

Du levande - You, the Living (2007)

imdb / allocine

Esthétique éblouissante des tableaux gris verdâtre, très peu profonds et avec des fenêtres à l’arrière où se déroule une deuxième scène. Roy Andersson a un univers visuel maîtrisé, parfois onirique, toujours stylisé, souvent fascinant.

Par ce film étrange, déconcertant et intrigant, le réalisateur dérange ou déplace nos attentes et nos certitudes en termes de récit, de personnage ou d'enregistrement du réel ce qui provoque stimulation supplémentaire.

Il s'agit d'une galerie de portraits sur la solitude humaine: on ne se lasse pas de rire de ces humains si futiles et si égoïstes. Le résultat est une fable surréaliste à l'humour ravageur, une addition de situations sombres ou tragiques, montrées sous un jour systématiquement absurde qui fait naître un étrange sourire. C'est un beau concentré de mélancolie grisaille où l'humour est définitivement la politesse du désespoir.

C'est une suite de tableaux absurdes et hypnotiques, dans le respect parfait des tonalités et des rythmes, moteurs d'une mécanique imperturbable, machine à dépeindre un monde gris et froid, où le moindre geste importe pour décrire l'humaine condition.

Cependant, le film s'éteint peu à peu. A mesure que les saynètes s'allongent, il perd par moments de la force comique qui était son principal atout. Car sa limite est claire : le regard strictement entomologique et l'absence d'empathie envers ces humains malmenés épuise ça et là le brillant formalisme des débuts.

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